• L’amiral Kaissen se contenta de serrer les dents sans le lâcher du regard. Je vous ordonne de vous ressaisir, et de taper le code.. il en va de la sécurité de tous. Bradson tremblait tandis que l’amiral semblait agir sous l’emprise d’une force inconnue. Il ne répondait pas et son silence avait quelque chose de revanchard. Comme s’il s’appuyait sur une atroce vérité, une issue menaçante. Mais son attitude venait de provoquer un effet inattendu chez le colonel. Au comble de l’excitation et le visage d’un gris huileux, il venait de plonger une main dans son attaché-case de cuir pour en retirer un automatique qu’il pointait aussitôt sur le front de Kaissen. Ca ne suffit donc pas de voir crever son fils pour comprendre .. qu’est-ce qu’il vous faut de plus.. toute l’humanité va payer pour votre lâcheté.. cette folie que je ne comprends pas.. partout dans le monde nos hommes se préparent à combattre et mourir, vous étiez d’accord jusqu’à ce jour.. et vous crachez maintenant sur leur sacrifice .. j’aimerais savoir ce qu’en dirait votre fils s’il découvrait que son père est devenu un traitre.. Mais il avait beau se montrer aussi hargneux et paniqué que possible, face à lui il ne trouvait qu’une statue de marbre tiède. Bradson grogna en vain, l’amiral le fixait de ses yeux lourds et méprisants, à peine serra-t-il les dents. Tout indiquait qu’il attendait la balle en mesure de mettre fin à ses tourments. Quand soudain le colonel au comble de la fureur tourna l’arme vers lui-même, visa sa tempe et fit feu. Un calme saugrenu retomba aussitôt après le fracas du coup de feu. Le corps du militaire avait chuté et se vidait de son sang. Des bouts de cervelle souillaient le sol clair et les rideaux bleus ondoyaient mollement encore, tandis que l’écran du pc affichait des lignes de chiffres verts. Une suite sans fin d’algorithmes et d’équations tombant en cascades et difficiles à suivre pour un oeil peu expérimenté. Le mobilier en matière synthétique était vieillot et un rien poussiéreux, il convenait mal à un lieu connecté avec une technologie terrifiante, la plus avancée du monde occidental. Alan Kaissen observa la scène comme si elle ne le concernait plus vraiment, ce qui pouvait se concevoir puisqu’il évaluait à quelques heures à peine son répit d’homme libre et vivant. Il sortit du mobil-home pour voir le désert où un coyote se détachait au sommet de la colline. Lui rappelant que le soir tombait sur une vallée à l’écart de toutes habitations. La route passait à trois kilomètres et seul un chemin de terre la reliait au camp de fortune. Mais la chaleur s’amplifiait étrangement alors qu’il suivait toujours au loin le coyote comme si cette image le réconfortait par son graphisme pur de poster contemporain. Horizon d’un calme doux et parfait en faisant abstraction du suicide auquel il venait d’assister. Cependant la température continuait de grimper, trop pour cette fin de printemps, dégageant une odeur d’aiguilles brûlantes, de vapeurs ammoniaquées. Kaissen s’épongea le front s’apercevant que le ciel se voilait. A cet instant le décor se changea en scène de théâtre chinois, avec des ombres douloureuses et phosphorescentes, des acteurs désincarnés. Ce qu’il aperçut en levant les yeux défiait une quelconque logique, mais sans réelle surprise pour lui. Il savait déjà que toute l’affaire se situait au-delà d’une imagination normale. Quoique la sienne ne lui ait pas paru si développée jusque-là. Cependant il possédait un esprit militaire foutu de se plier au bon moment. Un sens de l’adaptation des plus rapides. En un clin d’œil son monde bascula. Bon.. bon Dieu de bon Dieu.. il marmonna. ..

     

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  • L'amiral Kaissen n’eut pas le cœur d’aller jusqu’au bout du film. Il stoppa la scène juste à l’instant où le militaire afghan levait les bras et tombait à genoux. Trois cadavres en bouillie gisaient à quelques mètres et l’un d’eux était agité d’horribles soubresauts. C’est un signe de l’époque, quoiqu’il arrive dans le monde il y a toujours une caméra, un téléphone qui traine dans le coin, et la mort filmée en direct et sous toutes ses coutures parait à peine plus tragique qu’un mauvais téléfilm. Bien moins photogénique en tout cas, et on ne sait plus s’il faut applaudir ou pleurer à l’instant où des hommes plein de vie crèvent en public tels des moutons. Quoique moderne, cette déconfiture d’un acte aussi sacré n’a rien à envier aux supplices d’autrefois, mais alors on s’arrêtait au moins de mastiquer quand de pauvres diables rendaient l’âme. On se découvrait, on hurlait, on s’écriait, on s’exclamait tels des sauvages. Aujourd’hui on ne pousse même plus le son de la télé si ça vient à l’heure du repas. Au mieux on donne son avis, et au pire on zappe. Seulement une chose ne changera jamais, le degré de souffrance concentrique que provoque la mort d’un être humain. A moins d’un mètre du soldat afghan tombé à genoux juste avant que l’écran devienne noir, se trouvait son propre fils, sanglant, égorgé et criblé de balles. ..

     

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  • Ganaïan sait que les minutes sont comptées. La computation nécessite une énergie telle que l’usure des composants matériels s’accélère au-delà de toutes possibilités de prévision. En tant que scénariste il se sent responsable des effets du programme. Toute anomalie venant coincer le système et bloque les images. La théorie exige une cohérence absolue pour fonctionner. Et le travail en amont du Mégatrox va afficher ses premiers résultats sur l’écran du Mac dès qu’il se sentira prêt. Une dernière fois l’écrivain relit son texte. .. L’amiral ….. se tourna vers le colonel Bradson et se figea. Ce dernier arborait une mine détendue et confiante, connaissant déjà les mots qui allaient quitter sa bouche, le compte à rebours étant lancé et il est maintenant trop tard pour reculer. Son cerveau analysait à présent la seconde phase qu’il jugeait plus cruciale. J’annule l’ordre de tir.. on arrête tout.. c’est fini.. s'écria l’amiral. Bradson mit plusieurs secondes à réagir. Mais vous êtes devenu fou.. il en est hors de question .. Il rugit soudain d’une voix hideuse. ..

     

     

    Comme ils se tenaient là, Jude vit deux esprits portant une seule âme avec eux dans un grand éclair. 20 Et une parole sortit du Fils de l’homme, disant : « Donne-leur leur vêtement. » [Et] le petit devint comme le grand ; ils [ressemblaient] à ceux qui les avaient reçus. 137 . . . . . [ . . . . . . . . . . . ] les uns les autres. Alors [ . . . . . . . . . . ] disciples, ceux qu’il avait [ . . . . ].

     

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  • … La webcam de Massabielle transmet ses images-photons directement sur le serveur de Mégatrox. (web neurologique) Les images sont traduites en éléments quantiques et entrent dans la chaine de mesures. La nature-photons de l’objet est calculée jusqu’aux éléments premiers, nous obtenons un champ d’application fixe et cohérent. .*

     

     *  Règles quantiques. L’observation interfère dans le champ mesuré. La nature de toutes choses étant constituée de particules pouvant se transformer en ondes selon l’état des mesures, l’expérimentation provoque la logique jusqu’au point de contrôle de la dualité.

     

    *  Règles littéraires. Elles impliquent la liberté de passage d’une pensée créative en phénomène scientifique. La mutation s’opérant dans l’esprit même de l’écrivain selon le principe onde-particules, impliquant que l’on ne peut à la fois obtenir une mesure et une localisation précise de l’onde-particule. 

     

    *  Principe d’incertitude et théorie du chat de Shrödinger.

     

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  • Le Megatrox atteint 99,5 pour cent de ses capacités quand James Carabac reprend l’écriture. A cet instant il estime en être à un tiers de l’histoire dans la mesure où il a cru déjà terminer le scénario complet à deux reprises. Le principe de la Computation est limpide. Calculer la position des éléments premiers au niveau quantique en accélérant jusqu’à la vitesse réelle des particules. Chiffrer l’élaboration quantique de façon à obtenir un échantillon temporel suffisant pour affranchir l’expérience de son objet. Celui-ci se transforme alors en un champ de mesures à l’état le plus pur qui soit. La nature même de l’objet passant alors au second plan et seul comptent les mesures, L’observation Mathématique, qui est le Verbe exprimé par la science des hommes .. www.Megatrox.mo.. connexion établie. Puis Ganaïan (personnage écrivain du scénario) reprit l’écriture du récit. ..

     

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