• 68.2) On sera tous morts

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    Mais la brève réflexion est vite interrompue quand la péniche se soulève dans un fracas sinistre. Le micro-univers panique et crie de terreur avant de retomber à plat. Puis le système électrique flanche et le noir complet remplace la brillance intraduisible d’un état semi-artificiel. La peur est palpable, des rêveurs perdent les derniers repères dans le noir puis tentent de s’accrocher les uns aux autres. Tout craque et parait se disloquer, mais il n’en est rien, seul le gémissement de la vieille coque résonne comme un campanile.

     

    - Nooon.. il entend crier.

     

    Popeye le barman lève un bras désincarné. Puis tourne son ombre ultra-violette dans le sens d’une nouvelle menace, plus radicale encore. Un feu aussi rapide que la foudre qui vient de le provoquer déjà se propage sur un angle supérieur de l’embarcation. Le Nagual se bat désormais contre sa propre panique. Le feu se propage à une vitesse inouïe sur tout l’encadrement du petit couloir d’accès, interdisant toute sortie, et soudain file le long de l’angle pour embraser la porte de secours à vingt mètres. Les flammes font vibrer la bulle qui devient négative, la densité d’énergie se fait noire et blanche dans l’absence de lumière électrique, néanmoins assez lumineuse pour que les yeux y voient.

     

    - Nacor.. Il presse.. tu m’entends.. tu dois m’entendre…

     

    - Je t’entends Nagual.. mais plus comme avant.. le jus a sauté chez vous, d’ailleurs je devrais pas t’entendre.. explique-moi en deux mots le phénomène, que je règle mon matos en conséquence..

     

    - C’est l’énergie de la bulle.. elle s’est mise en sureté avec la foudre, et devenue un programme’/logiciel autonome, nous protégeant du coup .. mais le seul jus qui l’alimente est celui de nos corps, autant dire pas grand-chose.. alors encrypte les mesures de puissance électrique des centrales et envoie les sur nos portables.. tu as déjà tous les numéros dans le circuit informatique de la boite.. rappelle-toi que le ticket d’entrée a été pour chacun ce soir, un SMS.. Nacor.. maintenant tais-toi, je t’en supplie, et laisse-moi parler.. parce que dans dix à quinze minutes maxi.. On sera tous morts..

     

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