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André Fontemain pénétra dans la nef de la Sagrada Familia baigné d’un tourbillon de lumière. Aucun souvenir terrestre ne l’avait jamais préparé à une vision de cette ampleur. Il s’avança seul jusqu’au milieu de l’édifice, l’Ange s’étant effacé sous le portail de pierre noire, puis il écarta les bras quand il sentit le souffle descendre sur lui. Comprenant déjà qu’il ne vivait pas une expérience au sens terrestre du terme, il était lui-même l’expérience, sujet au cœur de l’absolution universelle. Il lui suffit de penser les questions pour qu’elles prennent forme où bon il voulait. Forcément sa capacité mémorielle l’amena aux grandes énigmes du temps qui prirent un sens chronologique. Le Big Bang tel que la science le calcule lui parait comporter de grossières erreurs, parce que rien ne démarre ou s’arrête sur un point d’émergence fixe et précis. Il chercha en lui-même une hésitation, renâclant devant les faits comme doit s’y astreindre un vrai scientifique. Mais son esprit avec une aisance inouïe vérifiait le déchaînement des forces fondamentales jusqu’au transfert des équations en particules atomiques. Tout lui est d’une clarté glaciale et en langage mathématique, des lignes sans fin en mouvement constant font osciller les symboles, perfection de la grande horloge et quartz primordial d’une vérité alchimique, le secret des briques élémentaires se compose de pures formules chiffrées et il perce l’énigme. Elles ne se révèlent que si un esprit peut provoquer l’ordonnancement et offre une logique de structuration supérieure et jamais égale à l’ordre établi… C’est-à dire que la simple contemplation se révèle neutre et sans plus d’effets qu’une séance de cinéma. Les spectateurs ne pouvant influer d’une quelconque manière sur le scénario définitivement enchâssé dans un flux sans matière qui est leur propre passé.

Le Principe de réalité.. il fit à voix haute. Gardant les bras ouverts.

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