• Jack

    Jack me disait. Tu vois, mon pote, ce qui manque aux hommes c'est de savoir qu'il n'y a pas de limites entre le rêve et la réalité. T'as qu'à regarder dehors. Je jetais un coup d'oeil au travers de la vitre embuée. Les passants emmitouflés couraient comme des lapins sur le trottoir. Il continua. Ils sont pressés d'aller bosser ces cons. Je dis ça, mais c'est pas méchant. Moi j'aime bien les gens, même ceux que je connais pas. Seulement ils s'imaginent que tout va se régler en arrivant à l'heure au boulot. Alors qu'il faudra recommencer, et toujours recommencer jusqu'à ce qu'ils crèvent. Ils vont jamais connaître une minute de repos. C'est la folie éternelle qui les rend misérables. C'est ça qu'ils prennent pour la réalité. Alors que moi regarde, chaque fois que je bouge mon cul j'ai l'impression de voyager jusqu'à la Lune. Le monde est grand. Le monde est petit. Et qu'est-ce que ça change. Parfois j'aurais besoin de traverser tout le pays pour me rappeler que je suis en vie. Et quand je dis ça, c'est une image, parce qu'il faudrait que j'aille cent fois plus loin. Alors que là j'ai qu'à regarder par la fenêtre, et je sais que je ne suis pas mort. Je rêve quand même d'un endroit où il fait pas ce froid de canard. Qu'est-ce que t'en dis. J'en disais que ça faisait déjà un moment qu'il se contentait de fixer son verre plus vide qu'un vieux tonneau. Je levais la main et lui touchais le bras. Un pur plaisir.


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