• Le Singe Quantique

     

    L'idée de passer de vie à trépas sur ce tas de cailloux ne m'a jamais vraiment enthousiasmé. D'autant que maintenant j'en sais un peu plus sur les lois fondamentales. Le fond des choses pour oser m'exprimer d'une façon un peu triviale. Partant du principe certain et vérifiable que la matière n'est bel et bien que l'aspect visible de la réalité. Tout est vide. Il faudra mille ans aux savants de tous les pays réunis pour aboutir à la simple et même conclusion que le Bouddha. Avec cette sacré différence néanmoins que la vision du Bouddha ne peut servir que la part la plus intéressante de l'être humain, alors que les découvertes scientifiques accouchent aussi facilement du grand cerveau supra-humain(avec lequel je vais poster ce message...) que d'une belle merde pouvant répondre au doux nom d'Enola Gay. Vous me direz, s'il y a des ennemis il faut bien pouvoir se défendre d'une manière ou d'une autre. Alors autant y aller à fond et qu'on termine ça vite fait. Je sais. Ca se défend comme raisonnement. Mais l'idée d'avoir traversé toute cette souffrance, et de m'être donné un mal de chien pour y voir aussi clair ne peut pas se terminer dans un pareil ridicule. C'est bien parce que je ne n'ai pas l'âme d'un magicien qu'il m'aura fallu passer par tous les degrés de la connaissance. N'ayant pas plus de goût pour le savoir encyclopédique, et parfaitement conscient de mes limites, je m'en suis tenu à une sorte de minimum vital dans la plupart des matières. Que ce soit dans la transcendance pure ou l'acquisition de données indispensables puisées directement dans le domaine scientifique. Puis l'heure est venue. Je voyage maintenant. D'un bout à l'autre des univers. J'ai la chance inouïe d'expérimenter l'unité du contenant et du contenu. Le cul collé à ma chaise devant ma fenêtre l'hiver et sous la fraîche véranda à la belle saison. Définitivement immobile. Parfois pour m'amuser je tente de m'adonner au scepticisme un peu comme d'autres cherchent à se faire peur en sautant d'un avion ou d'un immeuble. Peine perdue. Après le curieux Big-Bang qui vit un grain de riz enfler jusqu'à produire cette tombe sans limites qui ne s'effondrera sur elle même que le jour où toute la matière transformée en viande vivante et fumante, hyperactive et grotesque, obscène aussi, s'étouffera à son tour dans son propre système digestif. Je n'ai qu'une crainte il est vrai. Un truc qui affolerait la plupart des gens honnêtes. Une frontière en deçà de laquelle je n'étais pas grand chose. Sinon un banal bipède qui avale par le haut et défèque par le bas. Une crainte qui quand on me rencontre ne se lit pas directement sur mon front. Mais elle est de taille pourtant, et de toute façon je ne pouvais pas l'éviter. S'il existe bien un risque à mon échelle le voici en tout cas. C'est de me prendre un jour pour Dieu en personne.

     


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