• Mercedes600 (10)

     

     

    C’est à la frontière Suisse ce jour même, qu’eut lieu le premier véritable incident de sa carrière. Il put à l’occasion découvrir que ses virées n’avaient jamais connu la moindre anicroche jusque là. Un détail qui lui avait curieusement échappé. Comme s’il vivait en symbiose avec la fabuleuse voiture au point de ne pouvoir connaître le doute. Elle n’était jamais tombé en panne. Pas le plus petit accrochage à signaler. Aucun désagrément n’était venu ternir ces dix années d’une vie de couple sans nuage. La retrouvant dans ses divers parkings rutilante et graissée comme un bijou. Une pièce de collection qui lui paraissait plus neuve à chaque retrouvaille. Avait-il seulement un jour sorti les documents administratifs de la boîte à gants ?. Il lui semblait bien que non. Sans oublier qu’un véhicule de cette catégorie tient naturellement en respect le quidam autant que les autorités. Même les autres conducteurs évitent de s’approcher de trop près sur la route. Comme si une force mystérieuse ou une équipe de gardes du corps aux poings d’acier pouvait en surgir à tout moment. Puis le voilà qui tombe sur un barrage de police dressé à quelques mètres de la frontière.

    …. Monsieur bonjour.. garez-vous sur le côté s’il vous plait..

    Wilfried dévisagea gravement un homme en bleu et casquette à visière. Son cerveau empâté dans des images délirantes assimilait mal l’ordre qui lui était donné…

    Je.. Je... Oui bien sûr.. Je vais me garer.. il bredouilla.

    Le policier pinça les lèvres en s’écartant. Lui ne s’en laissait pas compter et ce genre de luxe ostentatoire le mettait instinctivement sur ses gardes. D’ailleurs le chauffeur plutôt pâle si ce n’est fuyant qu’il dévisageait, ne lui parut pas très net. Il partait du principe qu’un innocent conserve le regard clair et ne bredouille pas devant un barrage de police.

    - Vous pouvez sortir du véhicule s’il vous plait ?

    - Bien sûr.. bien sûr..

    Roger Wilfried ignorait que les policiers étaient à la recherche d’une cargaison très spéciale. Une centaine de kilos d’explosifs foutus d’envoyer en l’air l‘Office des Nations Unis.

    - Vous venez d’où monsieur ?

    - Euh.. de Milan..

    - Vous voyagez seul .. je peux connaître votre destination ,... ?

    Le chauffeur releva la tête. A l’extérieur de la Mercedes ses idées se remettaient en place.

    - Bien sûr, il n’y a rien d’indiscret, je me rend à Zurich.. je dois y être ce soir..

    Le flic l'observait d’ un œil soupçonneux.

    - Vous devez y récupérer du monde je suppose ;. Il lui Fit.

    Soudain Roger Wilfried réalisa l’incongruité d’une réponse honnête à une question aussi simple. Fixant la casquette du flic il restait sans voix.

    - Vous voudrez bien me présenter vos papiers s’il vous plait ?

    ….

     

     

     

     

     


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