• Mercedes600 (42)

    Comment tu vas Roger.. on t'a pas beaucoup vu ces derniers temps.. C'qui se passe ?..

    Roger Wilfried s’approcha du comptoir plus silencieux qu’à l’ordinaire. Presque livide. Il commanda un café à la serveuse et fit une grimace. Il venait de s’observer dans le miroir des étagères.

    - Salut Henri.. Il fit néanmoins à l’adresse du gars qui l’avait apostrophé.

    Celui se rapprocha tandis qu’il remuait son café.

    - T’as la belle vie toi quand même ;.. Il lui fit avec une moue expressive.

    Le chauffeur leva son regard. Devant lui se tenait un pauvre type marqué par la boisson.

    - Je te comprend… Il Lui rétorqua. Avant d’ajouter.

    - Qu’est-ce tu bois ?.. je t’offre un verre.

    Après quoi il s’enferma dans son silence. Henri le remercia d’une tape sur l’épaule avant de s’éloigner. Les habitués rentraient et sortaient avec de brefs regards. Il est pas dans son assiette.. Fit un autre avec qui il avait l’habitude d'échanger quelques mots. Roger Wilfried avait un goût de savon dans la bouche. C’était un des effets secondaires du manque. Depuis trois jours il avait d’un coup et sans réfléchir balancé le contenu du flacon de Spectoranine dans l’évier. Pour être certain de ne pas succomber au malaise. Après un moment d'hésitation il s’approcha de l’entrée. A l’extérieur Henri fumait une cigarette le nez au vent.

    - Tu m’en passerais une.. Lui demanda Wilfried.

    Henry l’observa une brève seconde. Se dépêchant de ressortir le paquet de sa poche.

    -  Bien sûr.. qu’il lui faisait.

    Roger Wilfried s’en empara maladroitement. Il semblait même en ignorer le mode d’emploi. Henri lui alluma en protégeant la flamme du briquet de ses mains. Wilfried avala une bouffée et toussa comme un damné. Ses mains tremblaient.

    - Vas-y doucement.. Lui fit l’homme. C’est toujours pareil la première fois ;.

    - T’es en manque ;. Il lui murmura à voix basse.

    Roger Wilfried blanchit.

    - T’en fais pas.. j’ai connu ça aussi.. avant de me mettre à la bibine.. C’est cette vie de chien qui nous rend cons.. Avant d’ajouter.

    - Si jamais t’as besoin de quelque chose, t’hésites pas à m’en parler.. je connais tout le monde par ici.. les dealers.. les rabatteurs.. Les trafiquants, les Marchand de Flingues.. Tout ce que tu veux.. Dans la cité d’à côté où j’habite ça fait vingt ans. . je suis comme le loup blanc.. alors te casses pas la tête.. hein.. Il y a longtemps qu’on se voit, et t’es un des rares que j’aime bien. Tu dis jamais de mal de personne ;. C’est pas vrai ?..

     

     


     

     

     


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