• Une journée Lumineuse - De Lila -

    .....A mon tour je le fixais. Et qui sont ces fameux autres; Je lui demandais. Ah, mais ils étaient là eux aussi à la cérémonie, tout devant. Tu les as pas vus. Telle fut sa question alors qu'il connaissait parfaitement la réponse. Si le sujet t'intéresse vraiment je peux tout te dire. On déjeune en paix et dès que tu le sens tu me fais signe. Le cliquetis des couverts et les éclats de voix donnaient le vertige sur ce minuscule coin de Terre. On était pas en train de parler du championnat de foot. Mais d'affaires humaines extrêmement graves. J'entrais de plein pied dans une nouvelle époque. Une fois encore. Sans certitudes sur le fait de savoir si j'étais prêt ou non. Ca me va. Je lui fis. Ta vie a changé le jour où tu l'as rencontré, ou je me trompe. Exact. Fut ma laconique réponse. Je ne sais pourquoi je pouvais entendre des choeurs autour de nous. Ce n'étaient que les bruits d'une vulgaire salle de bistrot avec le crâne de Simon qui baignait dans des reflets blancs. Me faisant penser qu'il allait me sortir un profond et mystique raisonnement. En prise directe avec la sainte vérité. Alors comment t'expliques que tous les autres ressentent la même chose que toi en parlant d'elle. Je restais quelques instants pendu à son raisonnement sans bien comprendre où il voulait en arriver. Oui. Il continua. Enfin pour ceux que je connais. Martin, Gilberto. John aussi. J'ai passé des heures avec eux, à les écouter tout comme toi. Ils ont des alibis en béton soit dit en passant. Mais le dénominateur commun est simple à deviner, ils sont mordus. Très mordus. Elle les a ramené à la surface, sorti du gouffre et du paquet de merde qu'était leur vie. Vous êtes quatre à répéter exactement la même chanson. Et qui sait s'il n'y en a pas d'autres. Ca commence à faire beaucoup. Qu'est ce que t'en dis. Je n'en disais rien parce que je me contentais de garder la bouche ouverte. C'était loin d'être la sainte vérité comme j'avais imaginé un instant. Son truc n'avait aucun sens.

    Je me suis occupé de nombreuses choses dans les deux jours qui ont suivi. Un peu de rangement chez moi. Quelques travaux sur ma moto. J'ai même essayé de me remettre à mon bouquin. Sans résultats. Non pas que je manquais de concentration, loin de là; mais celle dans laquelle je baignais ne s'y prêtait pas. Inutile d'enrager pour ça je pensais. Chaque chose en son temps. Je me trouvais face à un mystère dont je ne soupçonnais pas l'existence une semaine plus tôt. Le genre d'évènement qui amène à douter de tout. Qui casse un homme en moins de deux si on ne fait pas attention. Le flic Simon m'avait fourni quelques billes. Juste à la fin du déjeuner. J'attendais seulement mon heure et le retour de quelques forces. Puis je repartirais plein d'imagination comme toujours. Mais d'abord il fallait que je me dise que rien ne pressait. Dans la mesure où le mal était fait. Je finissais de bichonner la Triumph avec un chiffon doux. Ce qui ne m'était pas arrivé souvent. Je naviguais entre deux eaux et m'adaptais. Soit je restais sans rien faire, les yeux clos à rêvasser. Ou alors je m'activais sans perdre une seconde. C'était la consistance même du temps qui avait changé. Avec laquelle je peinais encore. Je vis arriver Marlène qui n'avait plus donné signe de vie depuis deux jours. Elle aussi devait être un peu lassée de mes histoires. Je pensais dans un éclair. Elle n'était pas sortie de voiture qu'elle me faisait comprendre qu'il n'en était rien. A sa façon de me regarder, je me posais cette insoluble question. Que valent deux solitudes réunies. Tu es libre aujourd'hui. Elle balança effrontément. Je me tournais vers le ciel. Dans une attitude teintée de désespoir sans doute mais si élégante. En général quand on pose la question c'est pas pour des prunes. T'as quelque chose à proposer ou je me trompe. Elle ricana. C'est bien possible. Alors. Je fis. Je t'offre une journée lumineuse. Qu'est-ce que t'en dis. T'en as bien besoin. Je continuais à observer le bleu du ciel. Une journée et pas plus. Ca me parut une chouette proposition. Claire et sans prétention. Comme un objectif réaliste et limité dans le temps. Parfaitement crédible. T'espérais peut-être que j'allais refuser. Je fis...

     


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