• Version pour Holywood

    T'es vraiment un beau salaud. Il me fit. Puis il démarra en laissant pendre un bras de la portière et je n'entendis plus jamais parler de lui jusqu'à ce jour. Je m'étais installé à côté d'une toute petite ville du sud, une bourgade plutôt que marquait un simple point sur la carte. Située en bas à gauche de la semelle du pays et à deux pas des montagnes que je pouvais apercevoir de ma fenêtre. J'avais coupé presque tous les ponts avec l'ancienne civilisation qui m'avait vu naître et grandir, puis me mettre au travail et fonder une famille. J'étais maintenant un Electrant, je cherchais la porte, et galopais sur la frontière. Dans mon esprit je n'étais plus tout à fait un humain. Dans la mesure où je considérais l'humanité comme une aliénation volontaire, une soumission complète à la réalité et que cette condition me paraissait indispensable pour prétendre appartenir à la civilisation en place. J'avais fort à faire en cette fin de matinée. Je devais livrer un travail pour le compte d'un petit journal agricole et comme toujours j'étais sérieusement en retard. Nigel avait justement choisi ce jour pour réapparaître et me perturber. Je décide alors de descendre jusqu'a la place du village à moins d'un kilomètre pour prendre un café en espérant que la ballade m'aiderait à réfléchir. J'enfourchais mon vélo et empruntais le chemin de terre creusé de deux profonds sillons par les voitures et surtout le tracteur de Lucien dont les champs s'étendaient à droite et à gauche et qui avait sa ferme en bas de la colline. C'était déjà l'été mais on ne pouvait pas dire qu'il faisait très chaud et des nuages clairs traversaient le ciel d'ouest en est. On les voyait s'accrocher aux montagnes qui barraient l'horizon au sud comme de hautes palissades sombres. Le vert prédomine dans cette région. Un vert calme et presque mystique par endroit, surtout le matin tôt ou certains soirs humides quand des bancs de brumes s'élèvent du sol comme des fantômes. C'est cet aspect tranquille et sans prétention qui m'avait sans doute ammené à choisir la région que je connaissais très peu par ailleurs. J'avais fui les villes depuis longtemps, du moins c'est ainsi que je le ressentais, et je comptais bien ne plus bouger de mon coin, et puis pour aller où, et que restait-il à découvrir sur ce petit bout de terre. Qui se transformait en une sorte de Luna-Park avec ses fourmilières géantes, toutes ces citées irrespirables où je ne comptais plus mettre les pieds, les plus grandes surtout. New York, Amsterdam, Tokyo, là où vivaient généralement les autres de ma race. Leur présence physique ne me manquait pas. J'avais des nouvelles quand il fallait et cela me suffisait. Dès que j'aperçus le gros tout-terrain bleu ciel garé de travers en bas de la côte je sus qu'il m'attendait. La tâche bleu métallique était trop parfaite dans le paysage, et Nigel excellait dans l'art de la mise en scène. Il avait le souci du détail, accordant la plus grande importance à ce qu'il nommait, la première image. Son ricanement me parvint quand j'étais encore à quelques mètres. Il était bien comme je pensais de l'autre côté de la voiture et se pencha sur le capot à mon approche. Oh garçon. Il me fit. Où penses-tu aller avec pareille monture. Je freinais avant de mettre pied à terre et choisissais de ne pas le fixer directement, laissant mon regard continuer sur le chemin. J'espérais bien ne plus te revoir. Il éclata de rire, les deux coudes sur le capot de l'énorme engin bleu ciel. Mais tu sais bien que c'est impossible. Je finis toujours par retrouver une vieille cloche comme toi. Je soupirais. Que veux-tu encore. Il ferma les yeux et serra les lèvres d'une façon assez comique. Ah, le vieux Nal. Il me fit. Il n'est jamais comme les autres. C'est un idéaliste n'est-ce pas. Et bien écoute. Je repris sans attendre. Si c'est tout ce que t'as à me dire, je continue mon chemin, j'ai à faire. Il fit claquer ses lèvres et se cacha la tête dans les mains. Il n'avait pas changé et adorait toujours autant faire l'acteur. Ha mon vieux pote. J'ai parcouru un sacré bout de chemin pour te revoir, je vais quand même pas me laisser abattre par un peu de mauvaise humeur. Et bien voilà, tu me laisse t'offrir un verre, et pourquoi pas un bon petit repas.. non non non, ne dis rien c'est moi qui paie. Je suis plein aux as en ce moment, et tu voudrais que j'en fasse pas profiter un vieux copain. Il mit fin à son numéro en secouant la tête et se frottant les mains. Ok. Je fis. C'est toi qui l'auras voulu. C'est en fin d'après-midi, une fois de retour chez moi, que je me mis à sérieusement réfléchir à la dernière proposition de Nigel. Reprendre du service ne me tentait pas tant que ça. Ce n'était tout de même pas pour rien que j'étais parti. La Famille prenait un mauvais tournant, qui plaisait au plus grand nombre certes, mais qui ne me convenait pas du tout. Combien d'Electrants au fait. Les vrais, pas les touristes qui ne faisaient qu'un tour et que la Famille bernait de bout en bout. Alors combien réellement je pensais. Quelques centaines peut-être, pas plus. Je me versais un verre d'eau et pris place sur la terrasse de la minuscule maison que je louais dans le pays. J'étais face aux montagnes, et noyé du calme tiède de cette fin d'après-midi, je profitais du rocking-chair comme un vieux coq en pâte. Et si la Famille comme je pensais comptait quelques centaines de sujets, combien en connaissais-je réellement. Quelques dizaines tout au plus. Je me dis après une brève mais très sérieuse estimation. Pour en revenir à Nigel, il avait tenté de me persuader à quel point je manquais. Cet argument pour être franc me laissait assez perplexe. Je ne maîtrisais pas au mieux le protocole des voyages. Pour tout dire après la prise du Skal, j'avais souvent tendance à oublier mes responsabilités s'il s'agissait d'accompagner les touristes. A un certain moment j'avais mes propres images à travailler et cette tâche rapidement m'apparaissait plus importante que la guidance comme on disait. Que je considérais en réalité aussi peu intéressante que l'accompagnement d'un groupe de vieux en Andalousie. Je n'étais pas très serviable, je dois avouer. Manquais-je de foi. Peut-être. Mais je n'avais pas demandé à devenir guide. J'étais déjà assez mûr et écrivais mes premières nouvelles de science-fiction que je mettais en ligne sur un site pour amateurs du genre quand la Famille m'avait contacté. Bien sûr j'ignorais que le site leur appartenait et que j'avais mis les doigts dans le pot de confiture. Seulement cette fois ils avaient mieux à proposer. Avait-il juré.

    Julia travaillait au supermarché de la ville. C'était un de ces magasins à bas prix dans lesquels chaque employé s'occupe de tout. Je l'avais remarqué dès ma première visite. Elle me sembla assez jeunette dans un premier temps. Puis de plus près il me fallut réviser mon jugement. Chose sans importance en vérité. Nous avions réussi à négocier un rendez-vous pour une soirée entière à passer chez moi. Une affaire assez difficile à mener dans la mesure où on se révélait aussi engourdis l'un que l'autre. Elle vivait dans ses boites de conserves comme j'étais dans mes histoires. Le monde continuait de tourner et on commençait à avoir du mal à le suivre. Pour me changer les idées je repensais à mon affaire. Estimant qu'il fallait éviter de trop se monter le bourrichon avec deux maladroits de notre espèce sur le même bateau. Je voyais ma grande machine stellaire comme une sorte de magnifique juke-box, avec des lumières de toutes les couleurs mais avec une prédominance quand même du bleu et rose. Le candidat met sa pièce dans la fente, une belle fente femelle douce et accueillante, puis choisit sur la liste. Au départ j'avais imaginé des histoires toute faites, un peu comme des reproductions assez fidèles de ce qui existe déjà. Sur la Route, pour commencer parce que tout le monde connaît. Mais c'est juste un exemple pour illustrer. La machine pourrait contenir des millions de vies ou d'histoires inventées. Considérant dès le départ que ces dernières sont tout aussi valables que les autres. Puis je me suis rendu compte que ça risquait de devenir rapidement monotone. Comme tout ce qui est produit à la chaîne. Alors je réfléchissais à quelque chose sur mesure. Après l'introduction de la pièce, on tapote sur le clavier, de gros boutons bleus lumineux qui s'enfoncent, et on écrit le scénario idéal. Du moins celui que chacun parvient à imaginer. Après quoi on retourne au bar pour terminer son verre. Il est possible que la serveuse, ou le patron, fasse un clin d'oeil entendu à ce moment précis. La suite se passe dehors, dès la sortie sur la route en plein désert avec le vent de sable qui se lève et balaie tout sur son passage....

    Paris, le 12/07/06. LJS.com

    Les champignons hallucinogènes, un truc de déjantés ? Pas vraiment à en croire une étude parue ce mois-ci dans le journal Psychopharmacology. Les auteurs, une équipe de neuropsychiatres de l'université John Hopkins de Baltimore aux Etats-Unis, prétendent que la psilocybine, la substance hallucinogène trouvée dans les fameux champignons appelés psilocybes, pourraient être utilisée pour traiter la dépression et soulager la douleur. Pour arriver à cette conclusion, Roland Griffiths et ses collaborateurs ont étudié les effets de l'ingestion de capsules de psilocybine sur 36 volontaires sains, « éduqués » et déclarant tous mener une « vie spirituelle active ». « Nous avons pensé que des personnes familières avec la spiritualité seraient plus à même d'analyser leurs sensations et surtout moins susceptibles d'être déstabilisée ou troublée par cette expérience » expliquent les auteurs. Les résultats montrent que plus de 60% des volontaires affirment que ces capsules magiques leur ont permis de vivre une expérience « complètement mystique ». « De nombreux volontaires rapportent une perception très intime de l'‘'au-delà''. » commente Roland Griffiths. Pour un tiers des participants, cette expérience est « spirituellement la plus significative de leur vie ». Certain la comparant même à celles qu'ils ont vécu lors de la naissance de leur premier enfant ou à la mort d'un proche

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