• les Macabées s'amoncelaient dans les derniers temps. Tout indiquait qu'une sorte d'apogée était en vue et les plus curieux ne demandaient qu'à voir

    . On aurait pu croire que le monde entier allait exploser pour de bon, et qu'enfin quelque chose de stable et définitif sortirait de tout ça. Pour ma part je n'étais qu'un simple exécutant qui avait eu la chance inouïe de survivre à l'orage infernal et interminable. Chose de plus en plus rare je dois ajouter et qui aurait pu faire des envieux, ou rendre précautionneux les jeunes en manque de tout et désormais à moitié fous. Pourtant ce n'était pas les candidats au job qui manquaient. Dans tous les camps des types de mon genre rappliquaient tous les jours. Femmes et hommes à nombre égal d'ailleurs. A croire que chacun était pressé d'en finir et n'aspirait qu'à rejoindre l'autre monde pour y retrouver cette paix et tranquillité qui n'existaient plus que dans certaines bandes dessinées pour enfants réalisées par de curieux malades qui visiblement n'avaient plus tout leur esprit, et encore moins la force de se battre, ou même de courir. Et c'est dans cette apparente précipitation que je décidais de raconter tout ce que je savais. Calmement et par écrit. Parce qu'il me semblait que c'était le meilleur moyen de faire remonter à la surface toutes les informations en ma possession, et les scènes dont j'avais été témoin, et le plus souvent aussi acteur. J'étais loin d'être un écrivain, et je le savais bien. Mais cette profession avait quasiment disparu de la surface de la planète, et il fallait pourtant que quelques uns se dévouent pour laisser une trace claire de tout ce qui s'était passé. Au cas où..

     

     

     


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  • Dans l'infini mystère qui nous relie aux origines on trouve aussi bien toutes sortes de réponses que de questions. Sachant que le nombre de ces dernières n'est pas forcément équivalent à celui des premières. Mais puisque je suis censé être vivant et relativement encore en bonne santé, je me contenterais d'en prendre une ou deux à la fois et jamais plus. Limitant ainsi autant que je peux le risque de me faire renvoyer dans les cordes de la psychose. Sévère admonestation qui coupe court à tout crédit en cours. Je dis ceci sans illusions et je n'en suis pas quitte pour autant. Le sujet est tellement "agressif" en soi que bien des âmes pas plus mal intentionnées que d'autres trouveront sûrement des excuses pour me disqualifier. A moins que piquées au vif elles apportent des éléments qui feront avancer la discussion et là sur le coup je me dirais que j'ai eu parfaitement raison de tenter l'aventure, et de me lever de si bonne heure ce matin. Prenons par exemple l'idée parfaite en soi d'un Dieu tout aussi parfait. Comment pourrait-il en être autrement de notre point de vue. A moins qu'un individu quelque part dans les hautes sphères de l'état ou au comptoir du café des Amis en ait décidé autrement, un jour. Je crois que ça se saurait tout de même si une seule des Créatures s'était avisé de mettre en doute la perfection du Créateur. Voyons les choses comme elles sont. La ligne de front jusqu'à preuve du contraire passe entre les Croyants et les In-Croyants. Où je me trompe. cette vision est trop rassurante pour être vraie. Simple, claire, facile à comprendre, et mieux encore, oecuménique. Dans la mesure où s'appuyant les uns sur les autres dans un bel équilibre l'affaire parait plausible. Puis reconnaissons-le, l'idée d'un ennemi aussi buté qu'on peut l'être soi-même n'est pas déplaisante. Non. Ce qui rend hargneux les deux camps est tout bonnement d'avoir à réfléchir. Tant que la Croyance l'emporte tout le monde est d'accord. Les pour et les contre ne se contredisent pas sur un point qui leur semble fondamental. Dieu existe.. ou n'existe pas. Qu'il soit parfait pour les uns et du vent pour les autres.. au moins ça ne fait pas de mal au commerce. Tout ça bien sûr dans le petit monde en vase clos(comme une éprouvette..) qui a vu naître Hitler et le Bouddha, Jésus et Staline.. Autant d'individus comme vous et moi avec deux bras et deux jambes, et au milieu des jambes le petit robinet. Je parle de ceux là parce que chacun dans la matière qui le concerne était ce qu'on peut appeler un Maître. Comment ignorer que chacun d'eux portait une part conséquente du mystère. Un morceau suffisant pour que des millions de disciples les croient sur paroles. Je n'ai jamais imaginé une seconde que les disciples de quelque obédience que ce soit seraient plus crétins que la moyenne de ceux qui nous dirigent ou donnent leur avis à la télé. Un Maître est ce qu'il est en révélant Quelque Chose.. Et peu importe la nature de La Chose dévoilée par lui. La palette est tellement large qu'il y a de quoi faire pour longtemps encore. Partons du postulat alors que les Maîtres sont un reflet plausible du Mystère. Pourquoi pas. Une idée capable de faire cent millions de morts ou de durer quelques milliers d'années ça c'est pas du vent. Dire le contraire c'est se mettre un doigt dans chaque oeil. S'imaginer qu'une armée de disciples se mettra en marche sans raisons valables relève simplement de la fumisterie. De là où ils sont maintenant il y a fort à parier que Jésus et Hitler et pas mal d'autres au nom desquels on continue de s'étriper comme il faut ici bas, trinquent ensemble dans la même taverne enfumée d'encens. Les valeurs morales ne sont faites que pour nous autres pauvres Terriens assommés de contradictions sur la Scène de la Vie. Dieu n'aurait pas commis une pareille faute s'il avait été assez malin pour être à l'origine de ce bordel. Quand aux lois physiques si elles avaient été seules en cause on peut parier sans beaucoup se tromper que la Réalité serait plus logique. Plus uniforme certainement aussi. Voilà où je veux en venir. Un homme du voisinage apporta au Bouddha un plat de riz(cuit dans le lait..) et ce fut son dernier repas avant l'Eveil... Son exemple est de loin le plus frappant. Il atteint ce jour là un état inconnu de l'humanité qui le délivrait de toutes contraintes.. et pourtant il passa le restant de sa vie à convaincre. Sans jamais pouvoir nommer Sa Vision.. Qui ne se discute pas, ne s'explique pas, ne s'enseigne pas... Lui aussi avait besoin de valider quelque chose..... Tous ceux qui ont éprouvé le besoin de lever une armée un jour, cherchaient à mesurer leur force. Je parle aussi bien pour les grands mystiques que pour les chefs de guerre, les bâtisseurs d'empire, les stars du Show-business .. Peu importe. Ce qui compte ici est la mécanique du phénomène et non pas le résultat concret. Ils nous demandent d'être les témoins de leur existence. Evidemment. Mais aussi de travailler à régler leurs problèmes existentiels. Divisant ainsi le Monde en deux camps, non plus Croyant et In-Croyants, mais Maîtres et disciples. A l'image du Créateur et des Créatures. Quand à Dieu je commence à soupçonner qu'il ne maîtrise pas beaucoup son affaire, le pauvre. Comptant un peu trop sur nous pour définir enfin L'Indiscutable Vérité. D'ailleurs les Maîtres qu'il doit considérer un peu comme ses hommes de main s'en donnent à coeur joie en son nom. Qu'ils soient doux comme des agneaux et bon comme le pain ou de fieffés égorgeurs ne change rien au malheur humain. C'est à ce titre que la grande tuerie planétaire débutée il y a dix milles ou cent milles ans perdure. Sur notre dos.


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  • ..Il perd le contrôle de sa conscience.. ses pensées paraissent lui échapper.. mais il ne sombre pas.. tout s'éclaircit même.. son esprit s'aiguise.. il perçoit un changement dans l'air qu'il ne peut expliquer.. une vibration qui emplit les moindres recoins.. la sculpture s'anime et tourne sur le cylindre;. s'illumine d'un bleu très clair.. de plus en plus vite... dessine un volume parfait et la lumière bleue se répand dans toute la chapelle, puis devient blanche, aveuglante, mais il garde les yeux ouverts et n'en souffre pas.. c'est comme si sa vue devenait négative.. mais son esprit étonnement agile recompose les éléments de vision avec une précision inouïe.. soudain un corps plus loin parait s'élever dans le vide de la chapelle, et la lumière bleue irradie de l'intérieur même du corps.. mais est-ce la réalité.. tous tendent les bras vers lui et le corps reste quelques secondes en suspension puis redescend;. déjà un autre s'envole plus haut encore;. et il reconnaît Glam la grande star.. son corps aussi devient flou et s'enflamme.. se consumant de l'intérieur.. un tumulte monte de l'assemblée qui tend les bras.. Il aperçoit Josana qui grimpe sur l'autel comme sur une estrade, et elle parle dans un micro... avons nous la Foi... nous les témoins du Mystère.. as-tu la Foi mon frère.. un cercle de lumière se fixe sur un homme.. et toi mon frère as-tu la Foi.. et toi ma soeur.. as -tu la Foi;. il sent une émotion qui l'étreint.. comme un amour infini qu'il répand autour de lui.. d'autres corps alors s'élèvent à tour de rôle comme des bouchons enflammés, puis redescendent accompagnés des voix de l'assemblée.. Josana entame un chant et Glam le prolonge de sa voix magnifique.. que tous reprennent.. C'est au tour de Jof de s'élever.. et une clameur plus grande encore se fait entendre.. il sent en lui une force qui l'attire.. il comprend.. les élevants sont poussés par l'énergie de tous;. quelle est cette force inouïe.. mais alors que Jof semble briller plus fort que tous les autres et s'élève plus haut.. à son tour il sent le sol vaciller.. une émotion inconnue le submerge.. la force d'un amour infini, et il s'élève pendant que Amof redescend et s'éteint.. Plus haut.. plus fort;. le feu devient lumière et pénètre toute chose vivante... il porte la Force de Vie.. de tout son amour infini.. submergé et presque fou d'amour et brûlant de compassion il redescend dans les clameurs et s'évanouit en touchant le sol.. Il ne peut voir Amof qui à genoux et en pleurs se frappe le front des deux poings fermés...

    J'ai rêvé.. je dors depuis longtemps.. je dois être malade.. Yagoun sourit. Non, tu es en très bonne santé;. et tu n'a pas rêvé.. il tente de se redresser mais son corps endolori l'en empêche.. repose toi encore, c'est trop tôt... A son tour Josana prend la parole;. tu as reçu la lumière dès ton premier office.. cela n'était encore jamais arrivé. certains apprennent ici depuis plusieurs années.. et ils travaillent durement sans avoir trouvé leur récompense.. tu as été porté par la Foi, par la seule force de ta Foi, sans connaître le PROJET....Mais à quoi sert tout ça... quel est le projet..


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  • .. Et toi Franck où étais-tu. c'est pas faute d'avoir appelé au secours. J'avais les yeux qui me sortaient de la tête à force de me tourner vers la porte. A l'implorer de s'ouvrir ne fut-ce que pour faire semblant. Je baignais là-dedans dans tout mon sang noir et collant. Lucie ne m'avait pas raté. Bien planté la lame entre les côtes. Pas une longue lame en vérité. Néanmoins aiguisée et pointue comme il se doit pour un couteau de pic-nic destiné à couper en tranches le jambon cru et le pain de campagne. Lucie adorait manger sur l'herbe. Elle adorait surtout faire l'amour sur l'herbe chaude. Un vrai péché mignon. Au fil du temps dès les beaux jours c'était devenu notre petit jeu favori. Qu'est-ce qu'on fait dimanche.. on va se faire une petite sortie sur l'herbe. Elle gloussait toujours. Puis je la reluquais ostensiblement et l'approchais de mes lèvres pour lui signifier que c'était d'accord évidemment. Les habitudes se prennent si facilement. Puis voilà qu'elle me plante et cherche à me saigner comme un goret. C'est ta faute tout ça Franck, je te le dis. Avec tes idées de partir au bout du monde, et de nous chauffer le cul sur ton île au milieu des tropiques. Moi Lucie je m'en serais accommodé pour le restant de la vie si je ne m'étais mis en tête de peser le pour et le contre de l'histoire

    , à mon âge quand on s'habitue à quelque chose ça peut-être définitif. A moins d'un grain de sable évidemmentUn gros grain de sable dans ton genre. Et maintenant tu me dis que tu peux plus attendre. Avant la saison des pluies et tout ça, il faut que t'ais construis les bungalows. J'ai l'impression d'entendre une émission pour touristes à la télé. Évidemment que j'en ai pour deux ou trois mois avant d'arrêter de souffler comme un phoque. Tu peux pas attendre je comprend. C'est pas grave Franck. D'ailleurs il fait beau et l'été revient. De là ou je suis à l'hôpital je renifle un parfum de lilas, de groseilles, de buissons avec de grosses fleurs roses et sucrées. Quand la fenêtre est bien ouverte sur le parc. Sinon c'est plutôt l'éther, le désinfectant, la merde, la mort. Et pire encore, à mon étage, ils semblent avoir casé tout un tas de vieux.

    Au bout d'une dizaine de jours on me permit de descendre au parc. Je me dépêchais vu que je n'avais reçu aucune visite depuis mon arrivée à l'hôpital, à part Franck bien sûr venu me faire ses adieux, puis plus rien, et je me traînais jusque là avec le vague espoir de croiser quelque âme en bonne santé. C'était un petit parc de province, sans prétention, même que l'on apercevait quelques cerisiers et des pommiers vers le fond, et m'étalais sur un banc baigné d'un soleil clair, à l'écart des groupes de vieux qui marmonnaient entre eux. J'en aurais bien grillé une si je n'avais été à court. Mais je n'en mourrais pas non plus. Marlène s'approcha alors que je commençais à m'assoupir à demi allongé sur un banc de pierre. Elle se posa avec la légèreté d'une ombre sur le coin resté libre du banc au bout de ma jambe, et sortit un paquet de cigarettes de son peignoir, ou plutôt le kimono bon marché qui en tenait lieu. C'est ce que je remarquais d'abord, le dragon noir sur fond jaune qui semblait lui manger les seins. De tous petits seins en vérité, ou du moins les avait-il déjà bien entamé, dévoré de l'intérieur, et c'est ce qui lui donnait cet air las, si fatigué, fugace et léger comme une ombre blanche. Elle me demanda si je voulais fumer. Et bien sûr nous fîmes connaissance. Il me fallut encore patienter deux semaines avant de quitter cet endroit. Sans le moindre regret dois-je ajouter. Entre temps j'avais pu démarrer une certaine intimité avec Marlène. Retour à la case départ

    . Sauf que pour bien faire j'avais derrière moi brûlé les derniers ponts...

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  • Il était content que je lui paye un coup de plus. Pour ma part j'aurais attaqué la banque centrale pour continuer à l'entendre parler. Tant que je pouvais aligner la monnaie et faire rappliquer le Bourbon un coup sur deux et le Vin Blanc (en français..) dans la foulée, je savais qu'il ne bougerait pas de cette table. C'était un peu vache ce que faisais, mais comme je connaissais la suite de l'histoire je n'avais pas trop de scrupules. Un peu plus un peu moins, au point où il en était...Et puis de toute façon, je n'étais pas là pour l'empêcher d'entrer dans la légende. C'est marrant il me fait, c'est pas la première fois que je te vois, c'était quand la dernière.. Il hésita un moment. A New-York. Ca y est ça me revient. Il fixa son verre; Mais ma parole j'ai l'impression que tu me suis partout toi. N'empêche il y a quelque chose qui me chagrine. J'arrive jamais à me rappeler ta tête.. puis ton nom aussi. Tu viens de me le dire là, juste à l'instant. Alias. Je fis. Il hocha son beau crâne qui commençait malheureusement à se dégarnir avant l'heure. Trop d'émotions et l'alcool certainement. Il liquida son petit verre de Bourbon. Aliaaas.. Allez prend moi pour un redneck, tu t'appellerais Alias. Il se tut et se mit à fixer la porte à tambour de l'entrée. Qu'est-ce qu'elle fout celle-là. Putain de Marjorie. Si elle vient pas elle repassera la prochaine fois. Elle a fait des pieds et des mains pour me rencontrer et maintenant que je suis prêt à la sauter, elle se fait désirer. Qu'est-ce t'en dis. Il me demanda. Avant d'ajouter. Aliaaas, c'est ça hein... En me soufflant en plein dans le nez au risque de me faire tomber à la renverse. Je pouvais bien être le plus heureux des hommes à cet instant, je ne supportais pas mieux son haleine qui pouvait tuer un cheval. T'étais où ces derniers temps Alias. Je me demandais quelle part de vérité je pouvais mettre sur la table. Lui mentir m'arrachait le coeur. Quand à tout balancer, autant lui dire que j'étais fou. Ca n'avait aucun sens. Encore qu'il pouvait juste éclater de rire et il n'avait rien d'anormal après tout. Je viens du futur. Je lui dis. Traversé par une impulsion; A nouveau il balança sa belle tête de bûcheron. Oui il aurait fait un bel homme des bois s'il avait voulu. Ouais. T'as bien la tête d'un type qui vient du futur. Il fit. Mais dis moi Alias. Tu serais pas un de ces coquins qui cherchent à m'arracher mes secrets. Un journaliste c'est ça. Pour un de ces magazines à la con de New-York. Pffft. Rien que des pédés. Vous vous imaginez tous que ma vie est romantique. C'est ça. Comme si on devient quelqu'un de romantique simplement parce qu'on raconte ses petites histoires dans un bouquin. Qu'est-ce t'en dis. Mon petit Alias. Je préférais me taire, à court d'illusion. Mon temps était compté pour de multiples raisons. Je faiblissais, et à un moment ou un autre je m'écroulerai. Sans vie. Puis de toute façon, au premier vrai pote à lui qui rappliquerait il ne m'accorderait plus une seconde. Je deviendrais un meuble de cette taverne de la banlieue de Frisco fréquentée par des dealers et des putes. Des camionneurs aussi grâce au parking en bas de la bretelle d'autoroute. Alors d'un coup il se raidit. J'y suis. Toi aussi tu t'es mis en tête d'écrire des bouquins. Ouais. Là v'là la belle affaire. Alors tu veux voir de près le héros. Il se coucha sur la table en se marrant. Allez paie moi encore un petit coup mon pote. Et je te passerai des trucs. Levant le doigt. Mais le premier secret, et il faut que tu l'entendes bien celui-ça. Je ne demandais qu'à entendre. C'est pas ce boulot qui va te remplir le compte en banque. Regarde moi. Depuis hier je suis à sec. Mon banquier lui il est en vacances. Même pas une petite avance j'ai pu en tirer. T'imagines ça toi. Qu'est-ce t'en dis. Tu ferais mieux de chercher un vrai boulot. Vendeur de bagnoles par exemple. V'là un job qui paie et qui fait vivre son homme. Comment tu veux qu'une femme se cale avec une cloche comme nous. Hein mon pote. Il attaqua le verre de vin. Faudrait que je te présente un vrai pote à moi. Un vieux Bikhu. Lui il pourrait t'en raconter sur la vraie vie qu'on a mené dans la grande Amérique. Ouais.. il fit. Son regard était devenu fixe. Ouais, si tu connaissais Neal. Tu comprendrais tout. Je pensais que son regard avait quelque chose de déjà mort. Il était tourné à cet instant vers l'intérieur. Comme s'il se repassait un vieux film. Et qu'est-ce qu'il devient Neal justement. Je fis. Ce qui l'amena à hocher la tête lentement, d'un mouvement grave et triste. Je sais pas où il est passé. Personne peut jamais dire où il est, et ça a toujours été comme ça. Mais un jour quelqu'un viendra me dire qu'il vient de s'envoler. Pffuit.. Adieu mon Bikhu préféré. Mon vieux pote. Mon vieux Neal. La fixité du regard pivota vers le fond du verre. Ah Marjorie, si elle rapplique pas celle-là j'ai même pas où pioncer ce soir. Dis moi. Il fit encore. T'aimes le jazz au moins. Je me disais à cet instant qu'il n'arriverait pas à cinquante ans. Sachant qu'il en était plus très loin. Ce qui vu son état n'avait rien d'anormal soyons honnête. Heureusement je pensais aussi. Là bas dans les étoiles on venait d'ouvrir une salle démente rien que pour donner des concerts tous les soirs. Seulement on l'attendait encore pour la grande inauguration. Ca risquait d'être une de ces fiestas.. J'allais répondre à sa question quand le téléphone sonna au bar tout près de nous. Le barman, un gros cow-boy, se tourna vers la salle en cherchant du regard. Quelqu'un me demande monsieur Kerouac.. il y a quelqu'un ici qui s'appelle Kerouac.. Jack Kerouac....


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