• Je me remplissais d'air en grimpant sur ce flanc de montagne. J'avais pris un chemin qui mine de rien demandait tout de même de sacrés bons mollets. Le fait étrange était que la modeste cime que je m'étais promis d'atteindre semblait fuir et s'éloignait â chacun de mes pas que pourtant je balançais avec un bel entrain, rageusement, et maintenant j'étais en sueur. Pas n'importe quelle sueur, pas une eau faible ou insignifiante, mais une sueur d'homme mûr qui sentait la colère. Cette énergie moite qui coûte les yeux de la tête à partir d'un certain âge, et en cette fin de matinée je ne regardais vraiment pas à la dépense. J'avais pas bien dormi la nuit précédente et je m'étais dit que rien ne vaudrait une petite course en altitude pour me calmer les nerfs, et me remettre les idées en place. La veille j'avais appris que je venais de perdre ma bataille, et même avait ajouté l'avocat très condescendant, mais pour qui il bossait ce faux-cul, je ferais mieux de déposer les armes si je ne voulais pas me faire saigner à blanc par les gens d'Hollywood et leurs sicaires. J'étais un tout petit m'avait-il fait comprendre, et je n'étais pas de taille à mener ce genre de guerre. En vérité je crois qu'il avait bien évalué ce qu'il pourrait encore me soutirer le coquin et l'affaire lui avait paru un peu mince. Je n'étais que poussière et cette poussière allait retourner à la terre de mes montagnes que pas un seul de ces enfoirés ne pourrait même situer sur une carte, j'en étais sûr. Les Pyrénées sont loin d'Hollywood avouons-le, c'est d'ailleurs pas tout à fait la même planète, et je m'étais fais avoir comme un bleu, vidée d'une partie de mon âme et sans l'ombre d'un espoir de voir mon nom briller sur leurs saletés de trottoirs. Ces gens là aussi sont faits de poussière, mais peut-être pas la même. Poussière d'étoiles comme ils disent. Poussière de merde je pensais plutôt à cet instant. Ce qui ne m'empêchait pas de grimper comme une vieille bagnole qu'on tente d'affoler à grands coups du pied droit , mais on sait qu'elle ne donnera plus grand chose la pauvre. Je grimpais en me disant que de toute façon je n'avais que ça à faire ce jour là, et que j'aurais été bon à rien d'autre. Alors je grimpais et je soufflais. Puis le téléphone sonna dans ma poche. Ca va toi. Elle fit dans l'écouteur. Si c'est ça le progrès.. se faire alpaguer là où devrait régner la paix éternelle. Je répondis que oui en me grattant la nuque. Tu pourrais m'envoyer l'argent du petit, on est déjà au milieu du mois. J'aime pas te le rappeler, tu le sais bien. Je ne pense qu'à ça. Je faillis répondre à la mère de mon fils. Mais je m'abstenais, et promettais d'envoyer un chèque pour la fin de la semaine. Il grandit toujours, je suis obligé de changer pratiquement toute sa garde robe, et c'est un adolescent tu le sais bien. Elle continuait encore et encore avant de se décider à me lâcher la gorge, me laisser retrouver mon souffle. Elle ponctuait toute ses phrases par des tu sais bien ou si tu vois ce que je veux dire. C'était une femme de formules comme je l'avais défini. Une femme avec du caractère aussi à l'en croire. Une idée de sa grandeur qu'elle imposait à tout pauvre bougre qui se laissait prendre au jeu . Puis elle emmenait le pigeon sur son terrain préféré, qui consistait à faire une liste complète de ses propres qualités avant de glisser sur la sempiternelle difficulté que semblent éprouver les hommes à partager la vie d'une femme de caractère. Bref, tout roulait quand le monde voulait bien tourner autour de son petit cul. Je connaissais à fond son numéro, et pourtant je dois avouer que pour certaines raisons je m'y étais souvent abandonné, offrant une réplique tout à fait correcte, et on atteignait presque dans les meilleurs moments des sommets. Alors quand j'avais bien léché sa vanité et ses plaies j'attendais sans rien dire ma récompense. C'était du donnant donnant. Je bougeais plus du canapé dans lequel je me débrouillais de finir et elle venait se blottir pareille à une petite chatte en manque et pleine d'appétit. Elle qui semblait ne pas être très portée sur le sexe habituellement, pouvait se transformer en une sorte de folle qui m'aurait bouffé tout cru si je l'avais laissé faire. Puis calmée, elle était capable de se montrer gentille quelques heures encore. Rarement plus d'une journée entière. Avant de redevenir la poupée froide et inodore qui m'amenait à me poser éternellement la même question. Comment avais-je pu me coller avec cette créature aussi douce qu'un serpent à sonnette. Le pire, et la courte conversation que nous venions d'avoir, me le rappelait cruellement, était sans conteste sa voix. Une voix dure et sèche, le la d'un très mauvais piano. En raccrochant j'éprouvais mon sempiternel pincement de coeur avec l'idée de Sylvio, le fruit sacré de toute cette plaisanterie, qui avait peut-être enregistré dans son crâne faible d'adolescent les aigreurs mentales de l'équipe ridicule qui l'avait conçu. Je serrais les dents et m'efforçais de chasser les mauvaises images qui m'encombraient. Mais à peine je chassais les unes que d'autres toutes aussi amères se dépêchaient de les remplacer. Quoi que je tentais ce jour là, la farce américaine dont j'étais le dindon m'envahissait et me faisait sérieusement regretter de ne pas être un gros géant capable de démolir la planète d'un seul et grand coup. Une vraie histoire américaine en quelque sorte... àsuivre..

     

     

     


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  • Le 27 décembre 2006, une brève bouffée de rayonnements de très haute énergie, d'une puissance jamais vue jusqu'ici, a été détectée dans la Voie lactée par plusieurs observatoires spatiaux, dont la Nasa.


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  • Joh fixait le balox dont l'ombre immense couvrait une partie de la vallée. Il pressait ses deux poings contre la paroi de métal dans la demi-obscurité de sa cachette. Malgré sa certitude qu'ils ne pouvaient l'apercevoir de l'immense transporteur noir en forme de triangle, une boule comme coincée dans son plexus le gênait pour respirer. Mais le plus curieux était qu'il ne savait pas à quelles créatures il devait cette crainte contre laquelle il lui fallait lutter. Il dut attendre la nuit avant que l'engin, rassasié de ses tonnes de butin, se décide enfin à glisser en silence vers l'horizon encore éclairé de quelques braises qui n'allaient pas tarder à s'éteindre. Il quitta seulement alors l'abri qui n'était en fait qu'un vieux silo au sommet duquel il avait percé deux trous minuscules juste suffisants pour ses yeux. Fourbu d'avoir gardé cette position peu confortable en haut de l'échelle, il s'éloigna rapidement dans la nuit tout en se massant les reins.

    Que chacun se décide comme il l'entend, pour ma part je choisis de t'aider.. mais je n'approuve pas ce que tu vas faire, c'est trop risqué.. et puis on a tous juré de ne jamais se dresser contre la Morale.. qui sait ce que ça peut coûter à tout le village.. Bossy croisa ses doigts pendant qu'il serrait les dents au milieu de ses joues gonflées. Il y eut un silence dans la cabane. Georj tourna la tête dans la faible clarté jaune comme s'il voulait observer le pauvre mobilier qui l'entourait. C'est de la folie.. pas plus tard qu'hier j'ai entendu par ceux de Pitskol qu'un patrouilleur autrefois avait rasé tout un camp. Il y aurait eu au moins une dizaine de morts. Je suis sûr qu'ils vont te coincer et qu'ils nous le feront payer cher à tous. Joh, hocha la tête avec une certaine tristesse. Fixant le centre de la table faite d'un assemblage de planches claires et à peine polies. Il se tourna vers la quatrième personne du groupe. Une femme mûre aux cheveux courts. Et toi Soria, qu'en dis-tu. Elle esquissa un sourire. Moi je comprend ce que tu cherches. Puis elle le regarda affectueusement. On ne peut pas dire que c'est risqué. Bossy et Georj semblèrent interloqués. Donnant ainsi l'impression que l'avis de Soria était d'une grande importance pour le petit groupe. Elle continua. C'est bien pire. Je crois plutôt que c'est perdu d'avance. Mais si jamais aucun de nous ne tente quoi que ce soit. Alors nous serons perdus pour l'éternité. Elle souffla profondément. Et qu'est-ce qui nous prouve que la Morale est injuste. La plupart des nôtres s'en accommodent.. hormis nous quatre. Je commence à penser que nous avons eu tord de parler de tout ça. J'avais pas imaginé que l'un d'entre nous serait assez fou pour tenter une chose pareille; Tout ça va mal finir. Calme toi Georj. Fit Joh en le secouant doucement par l'épaule. S'il.. m'arrive quoi que ce soit.. on entendra jamais parler de vous. Cette affaire ne regardera plus que moi à partir du moment où je monterais vers le balox. Vous vous tiendrez à l'écart, sans même vous trouver dans les parages le moment venu. Seulement j'ai besoin de vous pour préparer mon plan.

    On entendait que le bruit des outils qui mordaient la ferraille dans le large atelier. Ce dernier consistait en une structure de métal assez haute et recouverte d'un bardage de planches goudronnées. Deux larges portes à chaque extrémité demeuraient ouvertes en permanence malgré la fraîcheur de ce milieu de printemps. Ce qui ne dérangeait guère les sept ou huit ouvriers présents habitués à des conditions de vie plutôt simples et rudes. Ce n'était donc pas le froid qui les figeait et rendait soudain leurs gestes plus lents et maladroits. Mais plus certainement l'effet produit par le flotteur apparu par l'ouverture au sud et qui maintenant en zigzagant s'enfonçait dans l'édifice. La sphère de couleur sombre s'immobilisa à hauteur d'épaules près d'une équipe composée d'une femme et deux hommes qui s'apprêtaient à retourner à la main un grand élément constitué de tiges de fer soudées comme une sorte de cage assez compliquée. L'objet était ce qu'ils appelaient un don. La commande avec les plans précis ainsi que toutes les caractéristiques concernant la fabrication étaient parvenus à l'atelier par la lumière. Un des écrans qui ne s'éteignaient jamais. Joh à l'autre bout de l'atelier s'efforça de masquer sa fébrilité. Il ne supportait pas plus les flotteurs que tous les autres humains. Et les deux cercles noirs qui s'entrouvraient comme pour permettre à l'oeil de verre de se montrer plus menaçant encore. Il avait déjà réfléchi à la question, et il était certain d'avoir vu juste. De semblables espions auraient pu être installé en permanence partout où se trouvaient les humains, et il y avait fort à parier que ce n'étaient rien d'autre que des capteurs d'images, mais ils s'y seraient habitués comme ils s'étaient accoutumés au balox, aux écrans de lumière, et aux grands murs électriques. Alors que l'intrusion des flotteurs les glaçaient de peur, et qu'une panique sourde et primitive germait dans les esprits. Rappelant toujours le châtiment promis à ceux qui enfreindraient les règles de la Morale. Le soleil se montra plus généreux dans l'après-midi, et Joh apprécia de ne pas avoir à travailler. L'écran souvent était resté noir dans les derniers temps, et ils avaient pu souffler un peu. Mais il savait que ça pouvait changer du jour au lendemain. Dans la Lumière de nouvelles instructions pour tous les groupes du village sauteraient en sarabande et chacun aurait son carnet à vider. Jusqu'à la dernière ligne. Il enfourcha son vélo pour aller vers le lac où il pourrait rencontrer Georj à l'usine d'électricité. Puis au retour il passerait au village. Il aimait bien la route entre les deux collines qui accompagnait la rivière jusqu'à la retenue. Recouverte de gomme noire elle lui permettait de pousser sur les pédales autant que lui permettaient ses longues jambes. De plus elle était peu fréquenté si on la comparait aux deux autres routes gommées de leur pays. Il y croisait parfois quelques pêcheurs qui s'en venaient du lac, et de temps en temps aussi la motrice de l'usine d'électricité. Mais c'était à peu près tout. Joh aimait cette grande paix et la solitude de ces après-midi de liberté loin de son quartier.

     

     

     

     

     

     

     


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  • J'avais une gueule de bois terrible en me réveillant ce matin de décembre. Il manquait deux semaines pour arriver à noël mais déjà l'ambiance y était. On était en plein dedans. Ce qui me faisait osciller entre une forme de joie un peu enfantine parfois gênante et une mélancolie qui par moments pouvait devenir abyssale. Je buvais assez rarement en fait, mais de temps en temps je ne trouvais rien de mieux pour faire sauter la soupape. Surtout dans les moments où trop de choses se mettaient à filer de travers. Je me levais pour jeter un oeil à l'extérieur et découvrais qu'un voile de neige était tombé durant la nuit. Ce n'était pas très épais mais toute la campagne en était couverte, aussi loin que portait le regard. Je pensais alors que l'hiver, le vrai, prenait de l'avance, et qu'il ne faisait pas très froid dans la maison et me réjouissais d'avoir bourré en pleine nuit le gros poêle à bois. De toute façon Marlène ne m'avait pas laissé le choix. Elle était arrivée assez tard la veille et s'était plainte aussitôt de la température ambiante. J'en avais déduis que si je voulais la voir se foutre à poil et atteindre des sommets dans la débauche qui nous attendait il valait mieux ne pas lésiner sur les divers carburants nécessaires à la réussite de cette affaire. J'envoyais le café et me dirigeais vers la salle de bain pour me passer le crâne sous l'eau comme je fais à chaque fois que je me réveille dans cet état. Je n'étais pas encore bien d'aplomb que je me mettais à écrire dans la tête ce putain de bouquin qui traîne là depuis avant ma naissance. Celui que je me suis juré de finir dans un prochain karma. Sacré commerce pour un putain d'écrivain qui n'aime pas écrire, que dis-je, qui déteste ça. Quel dommage. Je ne connais pas tant de façons valables pour terminer une vie dans la dignité. Riche retraité, clochard, ou mort avant l'heure par exemple. Il n'existe pas réellement d'alternatives pour un membre de l'espèce qui sait ce qui lui arrive. Ce vice inouïe toujours là à pourrir la vie d'un brave, l'obligeant à fixer le réveil. Tic tac.. tic tac.. Et le mur se rapproche de plus en plus vite, terrifiant, comme la croix que l'autre con, mon frère de race, ce juif, portait sur ses épaules déchirées en sachant pertinemment ce qui l'attendait. N'aurait-il pu la laisser tomber et dire stop. Que risquait-il de plus après tout, si on considère ce qu'ils lui ont infligés une fois en haut de la colline. Et il était bien placé pour savoir, point par point, ce qui l'attendait. Il était un des rares, très rares humains, qui connaissait réellement son avenir. Les autres, la multitude, c'est à dire tous sauf lui, et une poignée de rescapés dont j'espère faire partie, préfère encore croire au miracle. Il reste bien une alternative que je réussis à moitié, oh que dis-je, moins de la moitié. J'y réfléchis plus que la moyenne puis je colle tout ça noir sur blanc. J'écris avec ce que sais des polars bon marché. Des bandes dessinées sans images. Un grand manuel cosmique. Mais là n'est pas le principal. Ce qui compte c'est que je parvienne à décrire précisément d'une manière ou d'une autre chaque seconde qui me sépare encore de l'impact, du mur qui me fonce dessus à la vitesse d'expansion de l'univers. Puis que ça me plaise ou non, le petit réveil s'arrêtera de tourner au centre de mon cerveau, et tout ce que je peux dignement espérer est que rien de trop difficile ne m'attende encore de l'autre côté. Tic tac.. tic tac..

    Marie, Joan, ou Gina, parce que ces noms là me viennent de suite à l'esprit, m'ont accompagné à un moment ou un autre. Dans l'ordre et même dans le désordre , avec quelques allers retours parfois franchement désopilants. Mais ceci s'explique principalement du fait que ma vie est à mourir de rire si on se penche dessus avec un regard bienveillant. Néanmoins Marlène compte plus que toutes celles qui ont précédé et je ne me l'explique pas alors qu'elle a peu de chances de gagner un concours de beauté la pauvre. Je deviens méchant maintenant. C'est vrai qu'elle est pas si mal, avec un corps bien dessiné et ses hanches qui ont toujours l'air de danser. Une grande sensualité, comme de petites vagues, flotte sur toute la surface de sa peau claire, et je suis très sensible à cette émotion. Je lui en veux un peu d'ailleurs. Je pensais m'habituer au lent déclin de l'instinct sexuel que je ressentais et observais sans trop de regrets. Un certain amusement je suis sûr, avait remplacé la crainte que chacun est en droit d'éprouver à l'approche de ce genre d'épreuve. En méditant sur la question j'avais mesuré tout le bénéfice que je pouvais retirer de la vie monastique qui m'attendait. Moins de tourment, de soucis et de questions sans fin. Plus de calme, de temps, et la préservation de mes maigres forces. Marlène avait gâché le beau scénario et je n'allais pas me plaindre encore. Puisque de toute façon ce n'est que partie remise. .....................

    ....Josué fixait le cadavre et ne cessait de lever jusqu'à sa bouche la main gantée qui tenait la bière. Il finit la canette avec une grimace sans que l'on puisse deviner si c'était par dépit de la voir vide ou s'il la trouvait trop amère. Après quoi il se pencha vers un bidon blanc posé à ses pieds et se mit à arroser consciencieusement la masse noire sur le sol, avec la même application qu'aurait mis un jardinier avec ses salades. Mais ce n'était pas de l'eau claire qui coulait du bidon, et de toute façon l'odeur qui se répandait partout dans la pièce ne laissait aucun doute. Il s'évertua à faire couler les dernières gouttes avant de se décider à lâcher son ustensile, et pour cela n'hésita pas à le secouer avec force. Il sembla enfin satisfait de son travail et se dirigea lentement vers l'escalier de bois qu'il ausculta comme pour en estimer la qualité, ou son pouvoir de combustion. Il descendit quelques marches et se retourna vers le palier pour apercevoir le cadavre qui maintenant se trouvait presque au niveau de son regard. Sa jambe droite repliée reposait quelques marches plus haut que la gauche qui supportait la majeure partie du poids, et c'est dans cette position qu'il fouilla dans ses poches à la recherche d'un briquet métallique. C'était une copie bon marché d'un de ces bons vieux Zippo qu'il adorait ouvrir et refermer d'une seule main en faisant claquer le couvercle. D'un mouvement énergique du pouce il fit tourner la molette mais dut s'y reprendre à deux fois avant d'obtenir l'habituelle flamme large et vacillante qu'il attendait. Il balança le briquet devant lui et l'essence aussitôt s'enflamma avant qu'un ronflement se fasse entendre. Mais Josué déjà avait tourné les talons et l'entendit à peine en franchissant le pas de la porte qui donnait sur l'extérieur en plein milieu de la rue noire de monde... Du très bon marché même, je l'avais bien dit.. pour le Zippo...


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    L'idée de passer de vie à trépas sur ce tas de cailloux ne m'a jamais vraiment enthousiasmé. D'autant que maintenant j'en sais un peu plus sur les lois fondamentales. Le fond des choses pour oser m'exprimer d'une façon un peu triviale. Partant du principe certain et vérifiable que la matière n'est bel et bien que l'aspect visible de la réalité. Tout est vide. Il faudra mille ans aux savants de tous les pays réunis pour aboutir à la simple et même conclusion que le Bouddha. Avec cette sacré différence néanmoins que la vision du Bouddha ne peut servir que la part la plus intéressante de l'être humain, alors que les découvertes scientifiques accouchent aussi facilement du grand cerveau supra-humain(avec lequel je vais poster ce message...) que d'une belle merde pouvant répondre au doux nom d'Enola Gay. Vous me direz, s'il y a des ennemis il faut bien pouvoir se défendre d'une manière ou d'une autre. Alors autant y aller à fond et qu'on termine ça vite fait. Je sais. Ca se défend comme raisonnement. Mais l'idée d'avoir traversé toute cette souffrance, et de m'être donné un mal de chien pour y voir aussi clair ne peut pas se terminer dans un pareil ridicule. C'est bien parce que je ne n'ai pas l'âme d'un magicien qu'il m'aura fallu passer par tous les degrés de la connaissance. N'ayant pas plus de goût pour le savoir encyclopédique, et parfaitement conscient de mes limites, je m'en suis tenu à une sorte de minimum vital dans la plupart des matières. Que ce soit dans la transcendance pure ou l'acquisition de données indispensables puisées directement dans le domaine scientifique. Puis l'heure est venue. Je voyage maintenant. D'un bout à l'autre des univers. J'ai la chance inouïe d'expérimenter l'unité du contenant et du contenu. Le cul collé à ma chaise devant ma fenêtre l'hiver et sous la fraîche véranda à la belle saison. Définitivement immobile. Parfois pour m'amuser je tente de m'adonner au scepticisme un peu comme d'autres cherchent à se faire peur en sautant d'un avion ou d'un immeuble. Peine perdue. Après le curieux Big-Bang qui vit un grain de riz enfler jusqu'à produire cette tombe sans limites qui ne s'effondrera sur elle même que le jour où toute la matière transformée en viande vivante et fumante, hyperactive et grotesque, obscène aussi, s'étouffera à son tour dans son propre système digestif. Je n'ai qu'une crainte il est vrai. Un truc qui affolerait la plupart des gens honnêtes. Une frontière en deçà de laquelle je n'étais pas grand chose. Sinon un banal bipède qui avale par le haut et défèque par le bas. Une crainte qui quand on me rencontre ne se lit pas directement sur mon front. Mais elle est de taille pourtant, et de toute façon je ne pouvais pas l'éviter. S'il existe bien un risque à mon échelle le voici en tout cas. C'est de me prendre un jour pour Dieu en personne.

     


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